jeudi 12 janvier 2012

Un peu de politique ...

Bonjour,

Non, non, je ne me lance pas dans la campagne présidentielle, mais en triant mes photos sur les oiseaux du littoral comme il était prévu et en regardant d'autres, mes pensées ont déviées quelque peu. Aussi, je vous soumets mes commentaires, mon ressenti, mes cogitations. Bien entendu, ceci n'engage que moi. Pour tout vous dire et surtout pour la précision, je connais peu l'histoire même si je me rends compte que je vais devoir me plonger un peu dans celle de Guyane et je m'y connais encore moins en politique. Alors ce ne seront que des impressions, sentiments, effleurement. Cet article est également dû, très certainement, à mes conditions de vie actuelle et mon moral pessimiste de ces derniers temps.

Sur un des murs qui clôture la décharge de Cayenne, il est écrit :"La Guyane, ça vous bagne" pour l'opposer au slogan : "La Guyane, ça vous gagne". L'enfermement, l'emprisonnement existe t-il donc toujours en Guyane ? ...

En allant vers le Maroni (Iracoubo, Mana, St Laurent du Maroni ...) je me suis aperçue que finalement la seule "grande" ville est bien Cayenne. C'est aussi la capitale. Kourou et maintenant Sinnamary avec Soyouz, sont plutôt "entretenus" par les stations spatiales.

Allons un peu dans les autres villes et surtout regardons un peu le logement ...

Je remarque que beaucoup de maison se présentent ainsi : en dur en bas et en bois pour l'étage. Le bas, malgré la porte ouverte, possède une deuxième porte pour l'aération mais uniquement pour l'air ! En haut, à la fenêtre, (on voit mal sur la photo que je mets en petit) il y a également du grillage (grillage à poule).



Beaucoup de fils électriques partout mis dans un joyeux fouillis. Les maisons sont souvent bien colorées (entre toits rouillés, toits nouvellement peints, couleurs des boiseries ...). Je croise de plus en plus de parapluies telle que j'avais photographié (en bleu annoté la Guyane). Marie me donnera l'explication : il y a eu une promotion juste avant la saison des pluie dans une grande surface.


Sans autre commentaire pour cette maison à balcon.



Ici nous sommes à St Laurent du Maroni et les piroguiers attendent les clients dans les détritus. Bon, à leur décharge ;-) je dois avouer que nous sommes le 25 décembre. Alors est-ce toujours ainsi ? En tout cas, beaucoup nous ferons signe pour savoir si nous traversons (pour rejoindre le Suriname). Pas cette fois.



Voici une autre maison tout en bois. Ah, elle penche ? Oui, je sais. Je voulais prendre autre chose que j'ai raté ! Mais la maison ne manque pas de charme si on veut. Le balcon est bien un peu dangereux et les volets sur le devant sont très patriotiques !



Cette photo est un agrandissement de la suivante. Mais je préfère vous la mettre en premier car ce sont ces enfants enfermés qui attireront mon regard. Vous commencez à comprendre où je veux en venir avec tous ces barreaux ... Des enfants enfermés tout comme ils enferment leurs pikolets * (oiseaux) dans les cages. Un petit espoir avec cette plante grimpante qui se fait la belle tout en déployant ses petits cœurs et les chaussures qui s'enfuient hors du balcon !



En bas, "ici" "le paradis" (autocollants sur la boutique) est sous grille et côtoie l'armurerie. Étrangement, c'est un des rares magasins où je vois les horaires placardés et qui plus est en double et en grand !



L'hôpital de Saint-Laurent du Maroni ! Oui, bon, c'est vrai, c'est l'ancien bâtiment mais le nouveau n'est pas mieux, extérieurement s'entend. L'intérieur ? Je ne sais pas, je n'y suis pas entrée.



Le neuf côtoie l'ancien. Là, on peux dire que la voiture est ouverte. Les Pères-Noël veulent rentrer malgré les grilles.



Je trouve cette maison malgré son toit vieillot, vraiment charmante. Ce petit mélange de couleurs peut-être qui essaie de redonner un peu de vie à cette demeure.



Celle-ci n'a pas été repeinte. Parfois je me demande comment toutes ces maisons tiennent encore debout.



Beaucoup de maisons ont au-dessus des portes et fenêtres des "grilles d'aération". A la fenêtre au voilage blanc, je me demande ce qu'est cet œil noir au-dessus du "nez" . On dirait presque un masque d'avant carnaval.



Je crois bien que cette maison, par contre, n'est plus habitée ni habitable.



Voici un détail de fenêtre avec les aérations au-dessus et le seul volet qui tienne encore. Joli ce petit détail de rambarde.



Cette fenêtre appartient à la maison inhabitable. Enfin, pour les humains, car il y avait pas mal de bestioles à y entrer (oiseaux, insectes).



Celle-ci aussi est à cette maison. Mais j'aime bien la "grille" d'aération ici. Cela fait comme un soleil.



Et encore à cette même maison. Ah, mais c'est qu'elle me plait bien cette maison. La grille est encore une fois bien différente et plus géométrique ici.



Bref, toutes ces barrières, grilles, grillages, portes closes ... m'ont donné envie de faire l'école buissonnière (c'est bel et bien ce qu'il y a d'écrit sur le tableau). C'est un rond-point ou un point-rond ! En tout cas, les plantes sont plus resplendissantes que les pins à l'arrière.



Pendant que je m'arrête enfin pour prendre ce bel ara en photo ...



passe une jeune fille en vélo avec un adorable sourire. Cela remet un peu de baume au cœur et "Coco" nous montrera sa face.





Alors, et la politique dans tout cela ...
Comme par hasard les hommes politiques ont décidés d'aimer la Guyane bien délaissée jusqu'à présent. Le pétrole ou parce que je suis là ;-) ? Bon, Claude Guéant qui devait venir pour "voir" l'insécurité n'est pas venu, mais viendra avec Nicolas Sarkozy qui arrive en fin de mois. Avant, arrivera François Hollande, qui d'après France-Guyane, est intéressé par la Guyane. Après des questions de développement économique et d'emploi, il sera aussi question des logements insalubres. Je lui souhaite bien du courage !!!

Nicolas Sarkozy vient entre autre pour inaugurer le pont entre le Brésil et la Guyane (les piroguiers ne sont pas très contents pour différentes raisons et sont donc en grève au moins cette semaine !) et le changement de nom de l'aéroport qui, pour une question de malentendu et question litigieuse sur le nom (Rochambeau), se voit attribuer un nouveau nom qui est : Cayenne Félix Eboué. Ceci dit, quand je vois le mal qu'ont les gens pour changer le nom d'une grande enseigne (fatiguée que je suis, j'allais noter : ancienne au lieu d'enseigne !!!), quelque chose me dit que l'aéroport va encore s'appeler Rochambeau un bon paquet de temps.

Edit : finalement l'inauguration du pont est annulé.

Malgré tout ceci, ici ça fourmille d'idées. Voici donc des jardinières faites maison.



A bientôt

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* Pikolet (prononcer : pikolette) : Je suis plutôt pour des oiseaux en liberté mais je ne peux passer cette pratique traditionnelle largement répandue sous silence. Ces scènes d'oiseaux en cage trimballée partout avec son propriétaire (même à l'école de Marie) sont très courantes et nous n'y faisons déjà plus attention (Je mettrais des photos plus tard). Le plus prestigieux de ces oiseaux est le Pikolet (qui en argot ici, veut aussi dire pipelette).

Un oiseau peut être vendu quelques dizaines d'euros mais ceux qui présentent des dons de chanteur se vendront quelques centaines d'euros, et au Brésil, un chanteur exceptionnel s'échange contre un 4/4, une maison ou plusieurs dizaines de milliers d'euros. Ces oiseaux (Sporophile curio)ont tous des chants différends selon l'endroit d'où ils proviennent, des accents aussi et apprennent également en écoutant. Du coup, à certains endroits, il y a disparition de l'espèce.
Au Brésil, il y a même certains oiseaux esceptionnels qui donnent de véritable récitals.

Avant de concourir, les oiseaux doivent être "affranchis" ! C'est à dire habitués aux bruits divers, aux milieux différents et aux personnes inconnues. Ils doivent pouvoir chanter en toute circonstance. Voilà pourquoi les personnes qui en possèdent les emmènent partout avec elles.

Cette pratique viendrait des Indonésiens immigrés en grand nombre au Suriname, après l'abolition de l'esclavage en 1863. Cette pratique s'est ensuite diffusée chez les Bushi Nenge (("noir marron" : esclaves ayant fui les plantations). Puis à l'occasion de la mise en place du centre spatial guyanais et des rizières de Mana, la main-d’œuvre surinamienne apporta avec elle ses oiseaux.

Quoi qu'il en soit, cet oiseau risque bien de disparaitre à cause de l'urbanisation qui détruit son habitat et surtout du prélèvement abusif sur sa population.

P.S. Je viens de me rendre compte qu'il est plutôt drôle de détailler cet oiseau dans cet article qui a pour titre "un peu de politique" ... Vous me suivez là ;-)))

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour Cat,

Alors comme ça tu te lances en politique ! Tu es candidate aux élections municipales de Cayenne, Cat ? ;-)
Les maisons gardent un certain charme tout de même. Enfin, un charme particulièrement délabré mais finalement, guère plus que nos cités de banlieues, surtout si l’on considère les différences climatiques. C’est que monsieur Bouygues ne peut être partout ma bonne dame ! Les émirats l’accaparent déjà beaucoup... :-))))
Et puis bon. Les cayennais ne connaissent pas l’histoire des trois petits cochons ? Sinon, ils construiraient des maisons en béton plutôt que de déforester le poumon de la planète. :-)))

Bon. Va falloir que je relise tout ça parce que je ne suis pas sûr d’avoir tout compris.

Amitiés,

Sami

Captcha : inopj :-/

Cat a dit…

Bonjour Sami,

Non, je ne crois pas que la politique soit pour moi. Je pense que ça manque un peu trop de franchise (non ?).
Oui, l'histoire des trois petits cochons. On devrait la raconter aussi à Madagascar où il y a encore des maisons en paille !
Le gros dossier que je voulais faire il y a un moment et que je ferais peut-être était sur la déforestation ou plutôt sur la forêt. Il y a des arbres magnifiques ici. Pour combien de temps ?

Amitiés,

Cat